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Séances
La femme au sang cannibale + Le fémur brisé

Ils font tous les deux du cinéma. L’un est dans le film de l’autre et l’autre apparaît dans le film de l’un. Ils font des films comme on se raconte des histoires de famille. L’un est le fils de l’autre et leurs films ont trente années d’écart, ce soir ils ne font qu’un.

 

La femme au sang cannibale de Edouard Geradon-Luyckx(1985) - durée 54 minutes

Une histoire linéaire cassée par le départ du réalisateur et son désir de vivre autrement. Une histoire dont on ne connaîtra pas l’épilogue; Jonas a cinq ans, la vie devant lui. Au générique de « La Femme au sang cannibale », la famille du narrateur. Les personnages parlent amour, maladie, travail en toute quiétude face à ce témoin privilégié. La caméra oubliée, ils retrouvent leur fils, confident depuis toujours de leur vie de travailleurs et de couple. En contre-point, des images d’un enfant d’aujourd’hui dans les jeux-machines et le poète jamaïcain Linton Kwesi JOHNSON, qui parle du père que la vie a broyé. Des paysages familiers, ceux de la banlieue liégeoise, pour nous mêler de plus près encore à cette enquête qui est aussi quête de soi, de son passé à travers ceux qui vous sont à la fois si proches et si étrangers.

 

Le fémur brisé de Jonas Luyckx (2021) - durée 28 minutes

Entre mes murs, scrutant le monde, j’ai pris ma caméra pour parler d’intimité face à un ébranlement mondial.Juste avant l’apparition du virus, j’avais acheté une nouvelle caméra. Lorsque nous nous sommes retrouvés enfermés chez nous, j’ai commencé à filmer sans savoir quoi dire. Je voulais juste trouver une énergie créatrice pour traverser ce moment. J’ai retrouvé des images de Josée, ma grand-mère paternelle décédée, filmée en Super 8 par mon grand-père. J’ai fouillé les diapositives de famille dans l’appartement désormais inoccupé de Jeannine, mon autre grand-mère, qui démarrait le confinement en maison de repos. En parallèle de ce que je filmais chez moi, j’avais fait un appel sur les réseaux sociaux pour recevoir des images, des sons d’ailleurs. Le fémur brisé, c’est une question pour réfléchir à ce que nous sommes ensemble.